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Le Grillon

Jean-Pierre CLARIS DE FLORIAN [1735-1794]

Fabuliste, chansonnier, romancier, auteur dramatique, académicien.

Un pauvre petit grillon
Caché dans l'herbe fleurie,
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.

L'insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit-maître, il court de fleurs en fleurs,
Prenant et quittant les plus belles.

Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.

Je n'ai point de talent, encore moins de figure,
Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici-bas :
Autant vaudrait n'exister pas.

Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d'enfants :
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.

Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper ;
l'insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.

L'un le saisi par l'aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient, et le prend par la tête :
Il ne fallait pas tant d'efforts
Pour déchirer la pauvre bête.

Oh ! oh ! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.

Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons caché....

C'est le week-end dernier, en ariège, après avoir rentré le bois pour la cheminée que, petite fourmi, je me suis rappelé cette fable de Claris de Florian !

J'ai découvert au fil du temps, qu'effectivement, pour vivre heureux, il fallait vivre caché...mais attention, je ne suis pas prêt à prendre ma retraite de blogueur !

Ecoutez aussi cette chanson, un peu "kitch", tirée de l'un des textes de Florian :

C'est le 100ème et ses plaisirs

J'ai beaucoup de plaisir à le dire : c'est le 100 ème billet depuis la naissance de ce blog, le 21 janvier 2006, et je suis très fier de cet événement !

Fier pour plusieurs raisons.

D'abord, et grâce à mon webmaster qui a une génération de moins que moi et que j'apprécie énormément (même s'il peste après la piètre qualité de mes photos ou ma codification peu académique), j'ai pu me familiariser un peu mieux avec l'informatique, dans le sens large du terme, et surtout avec le langage HTML dont il y a 10 mois j'ignorais l'existence même : c'est un plaisir profond que de se publier sur le web, de pouvoir soi-même se lire, se corriger et se fixer ses propres règles et ses propres limites.

Créér enfin quelque chose, quoi !

Ensuite, c'est un vrai plaisir « nombrilique » que de voir mon audience monter de mois en mois et d'intéresser les lecteurs, puisqu'ils reviennent, en évoquant des sujets qui me passionnent, en particulier les terre-cuites chinoises, la peinture contemporaine et l'art en général, et ce en toute simplicité, sans aucune prétention...

C'est également un immense plaisir que de rencontrer, au travers de mes billets, des gens qui partagent ou apprécient les mêmes passions que moi et, surtout, de pouvoir communiquer soit par mail soit par téléphone avec les artistes dont je parle, parce qu'ils sont tous exceptionnels dans leur démarche...

Je m'étais fixé un objectif, difficile à tenir compte tenu de mes nombreuses occupations : 2 ou 3 billets par semaine.

Pari tenu !

Le plus difficile est d'écrire, non pas pour écrire, mais pour raconter : je prends ainsi un plaisir très subtil à alimenter ma rubrique intimité, qui arrive, d'après mes statistiques, au 3 ème rang des rubriques consultées et place mon blog dans la première page de Google; certains cliquent dessus pensant peut-être y trouver des anecdotes croustillantes ou salaces : je pourrais (!) mais je me contente d'évoquer des "instantanés" de vie, parce que ça m'amuse, surtout quand ça dérange, et que c'est une manière de faire vivre mes souvenirs...souvenirs souvent agrémentés de morceaux de musique, au gré de l'humeur mais bien souvent, forcément, nostalgiques...

La rubrique et si on bloguait ? pourrait être quasiment journalière si j'avais le temps : il y a tellement de choses, belles ou laides, à commenter dans le monde, en dehors de la politique et sans tomber dans le travers de la "revue de presse"...

Enfin j'ai fait quelques billets sur la fiscalité de l'art , parce que c'est indirectement mon métier et que la grande majorité du public n'est pas informée des dispositions fiscales pouvant alléger son imposition, grâce à l'investissement dans l'art; c'est aussi parce que s'il y a quelque chose dans la vie que j'exècre, c'est bien de payer des impôts, surtout quand ils profitent à des incapables : je ne vais pas les énumérer, ils sont nombreux des politiques aux fonctionnaires et se reconnaîtront !

Plaisirs profonds, vrais, immenses, subtils...

Voilà, c'était juste un billet pour moi, parce qu'il faut de temps en temps savoir faire un bilan, savourer le passé et saliver sur l'avenir ! Et n'hésitez surtout pas à laisser plus de commentaires, même une ligne, même un seul mot, ça me fera plaisir !

Il ou Elle

Un rendez-vous chez un de mes clients, une entreprise de pointe en robotique, que je n'avais pas vu depuis plusieurs mois.

La secrétaire, fort sympathique, et que je connais depuis la création de la boîte, m'accueille avec un large sourire.

Elle : Bonjour, comment allez-vous, ça faisait un bail que vous n'étiez pas venu !
Moi : C'est parce qu'il n'y a pas de gros problèmes !
Elle : Je pense que vous voulez voir D...? Enfin, euh, bon, vous verrez bien...
Moi : Oui, pouvez-vous lui dire que je souhaite le voir pour faire le point des dossiers en cours ?
Elle (avec un sourire encore plus large) : Je l'appelle...

Au bout de 5 mn, j'entends des pas qui se rapprochent et je vois arriver une...quelqu'un.

D... : Bonjour Mr B..., comment allez-vous?
Moi : ...
D... : Vous avez bien fait de passer, c'est vrai que mal de choses ont bougé depuis notre dernière rencontre...
Moi : ...
D... : Vous venez dans mon bureau ?
Moi (figé et balbutiant -l'air d'un con, quoi !-): ...euh, c'est-à-dire que...bon, je vous suis...

D...ne s'appelle plus D..., il a changé de sexe, elle s'appelle L...

Des tas de sentiments se bousculent dans mon esprit : incompréhension dans un premier temps (merci à la secrétaire de ne m'avoir rien dit !), stupéfaction ensuite, pitié enfin...car, vraiment, ce n'est pas une réussite.

J'avais quitté un jeune homme, apparemment normal et plutôt à l'aise, et je tombe sur un semblant de femme.

On devine sous le pull une poitrine (?) , quelques points de barbe apparaissent sous le maquillage, les cheveux sont en bataille, la silhouette n'a rien de féminine...

Quelle souffrance a-t-il enduré pour en arriver là...quelle volonté mais aussi quel courage lui a-t-il fallu pour franchir tous les obstacles...

Le lendemain j'ai téléphoné à son patron, pour en savoir un peu plus -curiosité morbide ou vraie compassion ?- qui m'a dit qu'il (elle) se sentait mieux dans sa peau depuis son opération et qu'il l'avait gardée dans son effectif malgré les difficultés de tout ordre engendrées par cette transformation...

Il y a encore des patrons de qualité dans ce pays...Salut Bruno !

AX 3 DOMAINES, le ski en ariège

Les doryphores n'ont pas encore déserté leurs champs de patates pour s'éparpiller sur les pentes enneigées des montagnes ariégeoises...

Et pour cause, puisque si l'or blanc a recouvert aujourd'hui les sommets alpins, les pyrénées sont encore alanguies par les derniers soubressauts de l'automne et l'ouverture de ma station adoptive risque d'être retardée....

Et pourtant, cette année, mes amis axéens ont mis le paquet !

Tout d'abord, les célèbres « oeufs » au départ du plateau de Bonascre vont être doublés par un nouveau télésiège de 6 places, le plus long d'Europe; finies, j'espère, les longues files d'attente....

Ensuite, en contre bas du Saquet, une vaste étendue dénommée « site de Mansèdre » a été ajoutée au domaine skiable : une piste noire au final qui nous est promis « redoutable », une bleue qui serpente au milieu des résineux, et la réhabilitation des Campeillots et de l'Olympique...

AX 3 Domaines, déjà connue pour ses arrivées du Tour de France, est en passe de devenir une des plus belles stations de ski des pyrénées; mais peut-être ne devrais-je pas trop en parler car les bouchons à l'entrée de TARASCON risquent d'être encore plus longs cet hiver !

Ah, au fait, les doryphores, c'est le surnom que les ariègeois donnent aux toulousains lorsqu'en rang serré ils envahissent leurs vallées...

TOUSSAINT

La fête du premier novembre a une origine très lointaine puisqu'en fait elle nous provient en ligne directe des Celtes. En effet, ceux-ci divisaient l'année en deux saisons, l'hiver et l'été. Le premier novembre était une date très importante puisqu'ils fêtaient le début de l'année. C'est la fête de Samain (Samain ou Samhuin signifie en irlandais "affaiblissement" ou "fin de l'été"). C'était donc une fête de passage, la fin de l'été marque le début de l'hiver, le départ d'une nouvelle gestation. Samain était le nouvel an celtique, le début de toutes choses, et sur le plan mythologique le moment où s'étaient produits les grands événements cosmiques, le moment où avait lieu le meurtre rituel et symbolique du roi et son remplacement. Cette fête de Samain donnait lieu à des rassemblements, des jeux, des joutes, des cérémonies liturgiques très importantes et des festins où l'ivresse était de rigueur...

Samain était aussi la fête des morts, ou plus exactement de la communication entre les vivants et les morts. Ainsi cette nuit, les tombes sont ouvertes et le monde visible et invisible communiquent : les habitants de l'Autre monde peuvent faire irruption sur la surface de la terre, et les humains peuvent s'engager dans le domaine des dieux, des héros et des défunts. Cette conception des relations entre morts et vivants a perduré très longtemps. Ainsi, dans les pays anglo-saxons, la fête de la Toussaint est accompagnée de la célèbre manifestation folklorique Halloween, où les morts, symbolisés notamment par la fameuse citrouille évidée dans laquelle on a placé une chandelle, viennent taquiner les vivants.

Pour l'Eglise catholique, la Toussaint n'est pas autre chose que la fête de Tous les Saints, c'est-à-dire de la Communauté des vivants et des morts.

Et pour moi ?

Peut-être l'occasion de partager avec vous quelques chansons qui, certes, ne sont pas gaies, mais que j'aime bien !

Et celle de BRASSENS, en particulier, avec toi...

Daniel BALLAVOINE -Partir avant les miens-

Iggy POP -In the death car-

Georges BRASSENS -Pensée des morts-